Depuis sa création, LHAC a toujours travaillé, avec ses partenaires, à mener des actions d’éducation populaire aux droits humains.
Dans un premier temps, il s’est agit essentiellement de renforcer le droit à l’éducation pour les enfants et les jeunes Congolaises et Congolais. Mais aussi à apporter au sein des écoles publiques partenaires une sensibilisation aux droits des enfants et droits des femmes et une attention particulière à la résolution pacifique des conflits en milieu scolaire.
Depuis la création de la Maison de la Laïcité de Kinshasa (MLK) en 2011, LHAC mène des actions d’éducation populaire aux droits humains de 1ère et de 2ème génération auprès des citoyennes et citoyens congolais et des organisations non confessionnelle de la société civile congolaise. Conçu sur base des attentes exprimées par la MLK et ses organisations membres et relayant les besoins et revendications exprimés par les groupes bénéficiaires, ces actions sont menées en adéquation avec les valeurs laïques et la vision commune qui unissent nos associations.
Ici, la laïcité s’entend comme « le principe humaniste qui fonde le régime des libertés et des droits humains sur l’impartialité du pouvoir civil démocratique dégagé de toute ingérence religieuse. Il oblige l’État de droit à assurer l’égalité, la solidarité et l’émancipation des citoyennes et citoyens par la diffusion des savoirs et l’exercice du libre examen. »
Ainsi, le programme d’éducation populaire mis en œuvre par LHAC et la MLK, vise à permettre le plein accès de la population congolaise à ses droits politiques, civiques et sociaux dans un environnement plus démocratique, respectueux de la Constitution et des valeurs de la laïcité, et contribuer à rendre les citoyens et citoyennes plus conscients des enjeux locaux et globaux, mieux mobilisés, mieux organisés, disposant des moyens nécessaires à faire entendre leurs voix, dans le respect des droits de toutes et tous et en particulier des minorités les plus discriminées.
Il s’ancre dans la défense des droits humains de première génération (DUDH) et des droits fondamentaux de la deuxième génération (droits économiques, sociaux et culturels). Bien que qu’aucun des 17 ODD ne porte spécifiquement sur les droits humains, l’on peut dire que l’ensemble du programme des Nations Unies pour le Développement Durable est fondé sur les droits humains, ceux-ci étant une condition sine qua non pour atteindre un développement durable et inclusif. C’est sur cette approche du développement durable fondée sur les droits que LHAC et ses partenaires mènent leurs actions.
Le programme vise en particulier à renforcer « les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits humains, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable », comme repris dans le Cadre Stratégique Commun élaboré par les organisations de la société civile belges, actives en RDCongo.
LHAC et la MLK mettent un accent particulier sur les questions de genre, l’égalité femmes/hommes ainsi que le respect des droits et l’inclusion des personnes les plus discriminées.
La stratégie de LHAC repose donc sur l’éducation populaire, processus de long terme visant à faire évoluer les individus et la société. Elle permet aux individus, en appliquant le libre-examen, de se forger leur propre opinion sur la société et d’agir de manière individuelle et collective sur le monde qui les entoure. L’ambition de l’éducation populaire est de ne pas séparer l’action et l’analyse, de ne pas séparer celles et ceux qui font, celles et ceux qui réfléchissent, et celles et ceux qui décident. Il ne s’agit donc pas d’inculquer des savoirs mais de créer des dynamiques collectives qui permettent à toutes et tous de développer, ensemble, une compréhension critique de la société et des origines des inégalités sociales.
Il s’agit de se donner les moyens de comprendre le monde pour pouvoir le transformer.
La méthode de LHAC et son partenaire MLK repose également sur la mise en pratique et sur l’accompagnement des bénéficiaires finaux, citoyens et citoyennes, élèves et enseignant·e·s pour leur engagement actif personnel et collectif, dans la défense et la promotion de leurs droits.
Les activités d’éducation populaire sont mises en œuvre dans le cadre scolaire officiel, les écoles publiques de Kinshasa, mais aussi en dehors des cadres d’apprentissage traditionnels, tels les organisations de la société civile, des rencontres citoyennes, en faisant appel aux référents culturels propres aux populations de l’Afrique Centrale.